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Regain de Jean Giono

Imprimé depuis: Guide de la bonne lecture
Categorie: Littérature
Nom du Forum: Lectures communes du Forum
Description du Forum: lectures communes d'un auteur ou d'un titre du mois
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Date: 26 avril 2024 à 06:01
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Sujet: Regain de Jean Giono
Posté par: Grominou2
Sujet: Regain de Jean Giono
Posté le: 01 octobre 2014 à 14:31
Voici donc notre LC pour cet automne. N'oubliez pas de mettre un avertissement de spoiler si vous révélez une partie de l'intrigue dans vos commentaires ci-dessous. Bonne lecture à tous!

http://s462.photobucket.com/user/Grominou/media/RegainGiono_zps5980a644.jpg.html">

Regain de Jean Giono (1930).
Livre de poche, 192 p.

Tous sont partis. Panturle se retrouve seul dans ce village de Haute-Provence battu par les vents au milieu d’une nature âpre et sauvage. Par la grâce d’une simple femme, la vie renaîtra.
Jean Giono, un de nos plus grands conteurs, exalte dans Regain, avec un lyrisme sensuel, les liens profonds qui lient les paysans à la nature.



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Grominou

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Réponses:
Posté par: denis76
Posté le: 14 octobre 2014 à 08:39
J'ai fini.
En fait, il y a 149 pages réelles. Le reste est du "brodage" de personnalités autour du livre.

MES IMPRESSIONS.
Roman d'atmosphère, rustique, rural.
La Terre, la "civilisation des paysans", comme dit Giono, est un monde qui va lentement, et le rythme, le scénario du livre est malheureusement lent, à son image.

Le style est "paysan", volontairement, sans doute. Le manque de contextualisation semble aussi une donnée paysanne: les choses sont évidentes pour eux, qui habitent la Provence depuis leur naissance, mais pas pour nous, qui sommes obligés de deviner pour resituer les pièces du puzzle.
Ce livre me fait un peu penser à "Le bruit et la Fureur", où il faut prendre les yeux du fou/débile mental pour comprendre quelque chose.

Je n'ai pas aimé ce livre, bien que j'adore la Terre et les Paysans, qui sont en général très philosophes.


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Posté par: Taffy
Posté le: 14 octobre 2014 à 12:29
Peite question denis, si tu n'as pas aimé le livre, pourquoi 2 étoiles au lieu d'une? Il doit avoir quelque chose que tu as aimé?


Posté par: Grominou2
Posté le: 14 octobre 2014 à 18:15
Ouille je n'ai pas lu la critique mais j'ai vu les 2 étoiles de Denis, ça augure pas trop bien! J'attend toujours que l'exemplaire de la bibli numérique se libère... (C'est toi qui l'as, *Ça*? )

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Grominou

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Posté par: denis76
Posté le: 14 octobre 2014 à 23:00
Taffy, parce que j'aime la Terre et les paysans, et je trouve que l'atmosphère paysan est bien rendu, surtout pour un début de XXè siècle. C'est quand même une belle œuvre d'art, mais ce n'est pas mon style de lecture.

Grominou, c'est un roman d"atmosphère", tu vas aimer. Je pense qu'Aménophis et d'autres vont aimer aussi.

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Posté par: Grominou2
Posté le: 15 octobre 2014 à 02:19
J'espère!

Sur un autre forum, je participe à une autre LC et j'ai bien peur de ne pas aimer du tout! C'est de la littérature jeunesse (ou «Young Adult» disent les anglos) donc pas trop ma tasse de thé habituelle... Enfin, j'essaie de garder l'esprit ouvert!

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Grominou

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Posté par: denis76
Posté le: 15 octobre 2014 à 09:52
C'est vite lu !

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Posté par: Taffy
Posté le: 15 octobre 2014 à 10:51
Message posté par Grominou2

J'espère!

Sur un autre forum, je participe à une autre LC et j'ai bien peur de ne pas aimer du tout! C'est de la littérature jeunesse (ou «Young Adult» disent les anglos) donc pas trop ma tasse de thé habituelle... Enfin, j'essaie de garder l'esprit ouvert!


Pour young adult, tu devrais lire ''The fault in our stars'' de John green.   


Posté par: Errant2
Posté le: 16 octobre 2014 à 05:17
Dès les premières pages, l'écriture m'a frappé; pas de l'argot, pas vraiment du vieux français non plus sauf quelques mots ou expressions. J'ai beau chercher, je ne trouve toujours pas pourquoi, mais je me suis retrouvé comme dans de vieux films avec Jean Gabin! Le rythme est particulier, d'une belle lenteur.Giono excelle à nous faire sentir la nature tel qu'en témoignent ces deux extraits:

L'ombre marche sur la terre comme une bête: l'herbe s'aplatit, les sablonnières fument. L'ombre marche sur des pattes souples comme une bête. La voilà froide et lourde sur les épaules. Pas de bruit. Elle va son voyage. Elle passe. Voilà.
Il y a d'abord un grand peuplier qui s'est mis à leur parler. Puis, ça été le ruisseau des Sauneries qui les a accompagnés bien poliment en se frottant contre leur route, en sifflotant comme une couleuvre apprivoisée; puis, il y a eu le vent du soir qui les a rejoints et qui a fait un bout de chemin avec eux, puis il les a laissés pour de la lavande, puis il est revenu, puis il est reparti avec trois grosses abeilles. Comme ça. Et ça les a amusés.


Mais le procédé est utilisé quasi ad nauseam, ce qui en diminue l'impact; dommage.

Quant à l'histoire en soi c'est très dépouillé, simple, à la limite un peu trop même. J'aurais aimé par exemple que la relation entre Arsule et Panturle soit approfondie, qu'on étoffe la période de solitude de Panturle, que les personnages de la deuxième partie ne soient pas qu'esquissés... Par contre plusieurs thèmes sont habilement suggérés ou soulignés: la terre nourricière, l'énergie exponentielle du couple, la valeur de l'effort, les vertus de l'entraide, etc.

En somme c'est une lecture qui m'a plus dépaysé qu'autre chose. Je suis content de l'avoir fait, mais je ne revisiterai pas cet auteur!



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Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France


Posté par: denis76
Posté le: 16 octobre 2014 à 11:29
Belle analyse, Errant. Ca complète subtilement ce que j'ai écrit.

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Posté par: Úrsula Iguarán
Posté le: 19 octobre 2014 à 07:25
Au global, je suis plutôt du même avis que Errant et Denis, et j’ai eu les mêmes impressions :

J’ai bien aimé le style, l’ambiance, même si ce n’était pas très joyeux, mais j’ai eu quand même du plaisir à retrouver les petits vieux de la campagne (y a même un Soubeyran !), avec leurs habitudes, leurs croyances, leur petite vie qui se borne au voisinage. La nature, personnage à part entière, est omniprésente dans leur vie.
Par contre j’ai eu du mal avec le thème, je m’attendais à des histoires chantantes du sud de la France (à la Pagnol) ! Il s’agit en fait d’une nouvelle froide et dure et relativement pessimiste. Oui, à la fin ça va mieux, mais quelle noirceur avant d’en arriver là !
Donc au final, je suis plutôt mitigée… le style est là mais le sujet n’est vraiment pas folichon et ne m’a pas vraiment plu




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"Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l'air heureux et sa robe n'y était pour rien"


Posté par: Úrsula Iguarán
Posté le: 19 octobre 2014 à 07:30
Message posté par denis76

Le style est "paysan", volontairement, sans doute. Le manque de contextualisation semble aussi une donnée paysanne: les choses sont évidentes pour eux, qui habitent la Provence depuis leur naissance, mais pas pour nous, qui sommes obligés de deviner pour resituer les pièces du puzzle.

Tu veux dire qu’il y a des éléments que tu n’as pas compris ? Tu penses peut-être aux changements de point de vue ?

Message posté par denis76

Ce livre me fait un peu penser à "Le bruit et la Fureur", où il faut prendre les yeux du fou/débile mental pour comprendre quelque chose.


Ah non ! faut pas exagérer !!

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"Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l'air heureux et sa robe n'y était pour rien"


Posté par: Úrsula Iguarán
Posté le: 19 octobre 2014 à 07:33
Message posté par Errant2

Le rythme est particulier, d'une belle lenteur.Giono excelle à nous faire sentir la nature […] Mais le procédé est utilisé quasi ad nauseam, ce qui en diminue l'impact; dommage.


Ah, c’est marrant, j’aurais justement dit que le fait de garder ce rythme permet de nous maintenir dans l’ambiance!

Sinon, on est d’accord, c’est un dépaysement mais qui ne donne pas forcément envie de lire d’autres romans de l’auteur…


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"Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l'air heureux et sa robe n'y était pour rien"


Posté par: * Ça *
Posté le: 19 octobre 2014 à 08:52


Et bien moi, je n'ai pas perçu ce récit comme vous trois.
J'essaierai très fort cette semaine de venir poser mon avis plus en détail.





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*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais




Posté par: * Ça *
Posté le: 19 octobre 2014 à 08:56
Message posté par Grominou2

J'espère!

Sur un autre forum, je participe à une autre LC et j'ai bien peur de ne pas aimer du tout! C'est de la littérature jeunesse (ou «Young Adult» disent les anglos) donc pas trop ma tasse de thé habituelle... Enfin, j'essaie de garder l'esprit ouvert!



Est-ce que tu parles de Regain. Si oui, pour ma part je vois très mal ce court récit classé jeunesse. Mais alors pas du tout.






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*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais




Posté par: * Ça *
Posté le: 19 octobre 2014 à 08:59
Message posté par Grominou2

Ouille je n'ai pas lu la critique mais j'ai vu les 2 étoiles de Denis, ça augure pas trop bien! J'attend toujours que l'exemplaire de la bibli numérique se libère... (C'est toi qui l'as, *Ça*? )


Oups! J'avais pas vu ta question. Et oui, c'est moi qui l'ai. J'ai terminé la lecture, mais j'imagine qu'il faut attendre que le système de prêt vienne le "récupérer".

Je suis pas mal certaine que tu vas adorer ce petit roman. J'ai bien hâte d'avoir ton avis et entre-temps je devrais avoir le temps d'aller poser le mien dans la section pour la lecture commune.







édité : Re-Oups! Je suis dans la section de la lecture commune. Je me croyais ailleurs lorsque j'ai écris le message précédent.




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*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

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Posté par: Errant2
Posté le: 19 octobre 2014 à 10:29
Message posté par Úrsula Iguarán


Ah, c’est marrant, j’aurais justement dit que le fait de garder ce rythme permet de nous maintenir dans l’ambiance!


En fait nous sommes d'accord! Quand je faisais allusion au procédé, je ne pointais pas le rythme, mais plutôt l'espèce d'anthropomorphisme qu'il sert à tous vents en parlant des éléments de la nature.

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Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France


Posté par: denis76
Posté le: 19 octobre 2014 à 12:53
Ursula, ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas l'habitude de ce style dépouillé et poétique, et qu'il me faut aller jusqu'au bas de chaque page pour comprendre les messages de l'auteur: ma compréhension n'est pas immédiate !

D'après ce que je lis, Ursula, tu n'aimes pas l'histoire, Errant, tu n'aime pas le style.
Moi, je n'aime ni l'un ni l'autre.

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Posté par: * Ça *
Posté le: 19 octobre 2014 à 15:30
Message posté par Errant2



En fait nous sommes d'accord! Quand je faisais allusion au procédé, je ne pointais pas le rythme, mais plutôt l'espèce d'anthropomorphisme qu'il sert à tous vents en parlant des éléments de la nature.



Moi c'est l'élément qui m'a tout à fait séduite.









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Posté par: Grominou2
Posté le: 20 octobre 2014 à 04:24
Message posté par * Ça *

Message posté par Grominou2

Ouille je n'ai pas lu la critique mais j'ai vu les 2 étoiles de Denis, ça augure pas trop bien! J'attend toujours que l'exemplaire de la bibli numérique se libère... (C'est toi qui l'as, *Ça*? )


Oups! J'avais pas vu ta question. Et oui, c'est moi qui l'ai. J'ai terminé la lecture, mais j'imagine qu'il faut attendre que le système de prêt vienne le "récupérer".

Je suis pas mal certaine que tu vas adorer ce petit roman. J'ai bien hâte d'avoir ton avis et entre-temps je devrais avoir le temps d'aller poser le mien dans la section pour la lecture commune.







édité : Re-Oups! Je suis dans la section de la lecture commune. Je me croyais ailleurs lorsque j'ai écris le message précédent.




Je crois que tu peux le «remettre» en allant dans ton programme Reader cliquer avec le bouton de droite sur le titre, tu auras le choix dans le menu déroulant. Mais de toutes façons je crois qu'il revient dispo dans un jour ou deux, je vais essayer de l'attraper!

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Grominou

Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca


Posté par: Grominou2
Posté le: 20 octobre 2014 à 04:25
Message posté par * Ça *

Message posté par Grominou2

J'espère!

Sur un autre forum, je participe à une autre LC et j'ai bien peur de ne pas aimer du tout! C'est de la littérature jeunesse (ou «Young Adult» disent les anglos) donc pas trop ma tasse de thé habituelle... Enfin, j'essaie de garder l'esprit ouvert!



Est-ce que tu parles de Regain. Si oui, pour ma part je vois très mal ce court récit classé jeunesse. Mais alors pas du tout.






Non je parlais d'une autre LC sur un autre site.

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Grominou

Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca


Posté par: Úrsula Iguarán
Posté le: 20 octobre 2014 à 05:26
Message posté par denis76

D'après ce que je lis, Ursula, tu n'aimes pas l'histoire, Errant, tu n'aime pas le style.
Moi, je n'aime ni l'un ni l'autre.


Huhuhu
Je suis fan de ce résumé!


Message posté par denis76

Ursula, ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas l'habitude de ce style dépouillé et poétique, et qu'il me faut aller jusqu'au bas de chaque page pour comprendre les messages de l'auteur: ma compréhension n'est pas immédiate !


Ok, d'où ta comparaison au Bruit et la Fureur



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"Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l'air heureux et sa robe n'y était pour rien"


Posté par: Úrsula Iguarán
Posté le: 20 octobre 2014 à 05:27
Message posté par * Ça *



Et bien moi, je n'ai pas perçu ce récit comme vous trois.
J'essaierai très fort cette semaine de venir poser mon avis plus en détail.





Très curieuse d'avoir ton avis positif!

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"Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l'air heureux et sa robe n'y était pour rien"


Posté par: denis76
Posté le: 20 octobre 2014 à 06:13
Yes Ursula....Livres qui sont très bien pour certaines sensibilités, mais pas à mon goût, LOL.

Oui, je pense que Martine et Grominou, plus sensibles à "l'atmosphère", auront de meilleurs avis.

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Posté par: Muffin
Posté le: 20 octobre 2014 à 14:30
Bon je ne lis pas au-dessus, mais j'ai lu 20 pages dans le métro aujourd'hui et le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis dissipée face à cette lecture ! Je crois que le style ne m'intéresse pas trop, et le langage très marqué me semble difficile. Je suis pas.

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Crédit photo http://500px.com/robmutch


Posté par: Errant2
Posté le: 20 octobre 2014 à 14:41
Vrai que le début n'est pas évident, mais le rythme fini par s'installer. Peut-être que l'environnement du métro n'aide pas non plus?

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Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France


Posté par: denis76
Posté le: 20 octobre 2014 à 23:20
Exact Errant.
Je crois qu'il est important d'être au calme pour lire un tel livre.

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Posté par: Muffin
Posté le: 22 octobre 2014 à 01:56
C'est sûr. J'avoue préférer lire dans mon jardin au soleil, mais il faut bien s'occuper pendant les 40 minutes de trajet le matin puis le soir

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Crédit photo http://500px.com/robmutch


Posté par: Grominou2
Posté le: 22 octobre 2014 à 03:23
J'ai le roman, je le commence dans quelques jours!

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Grominou

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Posté par: * Ça *
Posté le: 28 octobre 2014 à 00:16


http://s462.photobucket.com/user/Grominou/media/RegainGiono_zps5980a644.jpg.html">

Regain de Jean Giono (1930).
Livre de poche, 192 p.







     CRITIQUE



Je pense que pour apprécier ce roman, il faut comprendre son auteur. Jean Giono né à Manosque en Haute Provence en 1895, va y passer toute sa vie et, y mourir en 1970. Comme beaucoup d’écrivains originaires ou habitant la Provence, Jean Giono était et ses œuvres le sont, imprégnés de l’essence du pays. Son cœur et ses pieds y étaient bien ancrés, et il a voulu je crois partager sa peine de voir mourir à petit feu des bouts de sa belle Provence.

On voit encore aujourd’hui, même au Québec, de ces villages ou petites villes en région, désertés par une population partie chercher autre part son bonheur.
Regain , c’est l’histoire de ces villages disparus.
L’histoire d’une communauté qui disparaît tranquillement. Un bourg qui se meurt où les derniers habitants s’y accrochent autant qu’ils peuvent. Ils ne sont plus que trois. Un matin l’un d’eux prend la route pour ailleurs. Gaubert le forgeron qui sait mieux que personne affûté un soc de charrue.
Ne reste au village que la vieille Mamèche, veuve sans enfant vivant qui se dessèche tranquillement, et Panturle dans la force de l’âge d’homme fort et sain.

Jean Giono semble avoir modelé ses personnages en les reliant à la terre et à l’essence même de cette vie rurale.
Gaubert qui crée mieux que personne les outils pour que la terre apporte la nourriture de la vie aux hommes. La vielle Mamèche, femme qui a perdu ceux qui faisait battre son cœur de femme et de mère au profit de cette terre, et qui possède dans la mémoire de ses origines, les vieilles croyances et incantations qui y sont liées. Panturle que l’on se représente dans les mots de l’auteur comme un arbre enraciné et ancré à tout jamais dans la terre grasse de son village qui s’accroche malgré la solitude. Et puis vint Arsule. Celle dont les seins appellent à la vie. Et tout ce vent. Ce vent d’automne qui transporte ailleurs, mais aussi ce vent de printemps qui anime, fait renaître les choses et vibrer les cœurs.
Puisque la vie c’est ça. Ça vit, ça meurt, mais ça renaît également. On le voit, on le lit et on le comprend le regain de vie.

Regain c’est une histoire de vie rurale avec le bagage qui s’en suit; de solitude, de misère, de bonheur simple. Mais c’est aussi une poésie champêtre et une lecture vivifiante. Un récit qui mérite que l’on prenne le temps de savourer chacun des mots. On est loin des histoires modernes au rythme haletant et trépidant, mais quel bonheur de lire ces mots qui me parlent plus que de la poésie en vers. L’auteur transpose la force de la vie dans chaque élément de la nature qui devient pendant un moment vivant sous nos yeux.
Pour moi ce fut tout comme une promenade dans un sous-bois une belle journée d’automne. On vit, on sent les mots, les choses et les gestes. Ça respire l’air de la campagne et du sous-bois.

Si j’avais un reproche à faire, ce serait que le tout se termine de façon trop abrupte. J’aurais préféré une finale un peu plus enrobée, à l’image de la première partie du texte.










Des extraits qui me parlent où tout respirent cette vie rurale :

_ Le vent soulève le ciel comme une mer. Il le fait bouillonner et noircir, il le fait écumer comme les montagnes.

_ À des moments, ce vent plonge, écrase le bois, s’élance sur la route en tordant de longues tresses de poussière. Les chevaux s’arrêtent, baissent la tête. Le vent passe.

_ Elle est là toute seule. L’été, le soleil qui boit comme un âne, sèche son bassin en trois coups de museau…

_(…) il est venu au rempart et il a bien regardé tout le pays jusqu’au fin fond (…) son œil est allé au bout de la droite et au bout de la gauche. (…) Il a bien regardé le pays jusqu’au fin fond et il a dit à haute voix -- « Voilà. Maintenant je suis seul. »




Toute en beauté et en délicatesse

_ Le vent entre dans son corsage comme chez-lui. Il lui coule entre les seins, il lui descend sur le ventre comme une main; il lui coule entre les cuisses; il lui baigne toutes les cuisses, il la rafraîchit comme un bain. Elle a les reins et les hanches mouillés de vent.

_ La nuit pesait de l’épaule contre la porte.

_ Cette aubépine où se pose le soleil dès qu’il dépasse la colline, elle a un rossignol dans ses feuilles. On dirait que c’est elle qui chante.

_ (…) le pain qu’ils auront fait eux-mêmes, eux trois : lui, Arsule et la terre.

_ (L’auteur raconte le ruisseau) Il était tout emmoustaché d’herbes sales et grognon parce que les pluies lui ont donné pas mal d’eau. Alors il se plaint. Il se plaint de graisse. Il n’est jamais content. L’été il est là à gémir qu’il va mourir, et puis… c’est toujours comme ça les ruisseaux.










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Posté par: Muffin
Posté le: 29 octobre 2014 à 11:37
Fini avant-hier, je reviens...

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Crédit photo http://500px.com/robmutch


Posté par: denis76
Posté le: 30 octobre 2014 à 01:18
"Puisque la vie c’est ça. Ça vit, ça meurt, mais ça renaît" Martine.
On sait d'où vient ton pseudo !.... Non, c'est un fun !

En tous cas, belle critique, et tel que je vous connais, je pense anticiper peu d'étoiles pour Muffin, et beaucoup pour Grominou ! On verra, il faudra qu'elles argumentent, comme tu l'as si bien fait !

Si tu n'es pas encore venue avec ton Homme, il faudra que tu découvres, pour écouter les cigales et l'accent chantant de la Provence, sentir les odeurs !

Pas sur la côte, mais dans l'arrière pays, Manosque, le Vaucluse, l'Isle sur la Sorgue, une des petites villes préférées de ma femme, et..... la lavande :


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Posté par: Grominou2
Posté le: 01 novembre 2014 à 02:28
Tu me connais bien Denis! J'ai adoré! Pas eu le temps encore d'écrire mon commentaire pour mon blogue, ni de lire vos commentaires, mais je peux déjà vous dire que ce bouquin pourrait fort bien se retrouver dans mon top 3 de l'année!

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Grominou

Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca


Posté par: denis76
Posté le: 01 novembre 2014 à 11:12
Waouh ! Atmosphère....Finalement, Martine et toi avez à peu près les mêmes ressentis.

Donc, Martine, et Grominou, venez en France visiter le LUBERON (partie superbe du Vaucluse qui correspond à l'atmosphère de Regain), une des plus belles régions de Provence !

Dommage, nous ne pouvons pas vous héberger par là, vivant au dessus de Paris.

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Posté par: Grominou2
Posté le: 02 novembre 2014 à 00:25
Ah oui Denis, c'est sûr que j'aimerais beaucoup un jour visiter cette région!

***attention spoiler*****
*Ça*, excellente critique, j'aurais aimé être aussi éloquente! Par contre moi j'ai bien aimé la fin qui apporte l'espoir d'une renaissance du village et d'une vie moins difficile grâce à l'entraide entre les voisins.
***fin du spoiler*****

Je vous fait un copié-collé de mon blogue, même s'il me semble que je n'ai pas su trouver les mots adéquats pour exprimer ce que j'ai ressenti...


Quelle beauté!

Une histoire d'amour magnifique, amour entre un homme et une femme mais aussi amour de la nature, de la terre. C'est l'histoire de Panturle, qui reste seul dans son village que tous ont quitté. Impossible pour lui d'imaginer vivre ailleurs, il reste là, mais la compagnie d'une femme lui manque!

J'ai adoré la plume de Giono, tellement évocatrice et pourtant dénudée. J'aime sa façon de suggérer plus que de décrire. Comme on est dans le sud de la France, on pense qu'on va se retrouver dans quelque chose de léger à la Pagnol, mais non, il y a un viol qui arrive comme une claque et d'autres scènes difficiles, la nature est âpre et exigeante, il faut être en parfaite harmonie avec elle pour survivre. C'est une vie de misère mais éclairée de petits bonheurs, comme de s'asseoir dans l'herbe après avoir longtemps marché pour déguster un repas de saucisson et de pain frais.

Un roman qui pourrait bien se retrouver dans mon top 3 de l'année!




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Grominou

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Posté par: Grominou2
Posté le: 02 novembre 2014 à 00:31
Message posté par denis76



D'après ce que je lis, Ursula, tu n'aimes pas l'histoire, Errant, tu n'aime pas le style.
Moi, je n'aime ni l'un ni l'autre.


Et moi j'adore les deux!

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Grominou

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Posté par: Grominou2
Posté le: 02 novembre 2014 à 00:33
Denis, très jolie la photo de ta femme, ça doit être magique de se promener là-dedans, j'imagine le parfum!

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Grominou

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Posté par: denis76
Posté le: 02 novembre 2014 à 08:59
"C'est une vie de misère". Je préfère la description de la misère par V Hugo. Mais il est vrai que les descriptions de la ville et de la campagne sont différentes !

Merci, Grominou !
C'est la lavande cultivée par les moines de l'abbaye de Sénanque, dans le Lubéron ! Ces moines sont merveilleux !
Lise est heureuse, dans sa région préférée !

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Posté par: Muffin
Posté le: 02 novembre 2014 à 11:27
Il me serait difficile de commencer par un résumé de ce livre, n’étant pas certaine d’avoir bien compris tout le déroulé de l’histoire. Du moins pas le début. Le langage régional m’a causé des soucis. Cela dit, le bonhomme écrit bien, ce qui m’a permis d’aller jusqu’au bout, et même d’apprécier quelques passages.

Jean Giono décrit sa Provence natale dans ce roman, que j’ai trouvé très comportemental. Panturle et Arsule, les personnages principaux, ont beau ne pas se dire grand-chose, il se passe pourtant énormément entre eux, comme s’ils avaient un langage du corps, dicté par les sens. Giono parle du goût, des odeurs, des lumières. Tout ce défilé de sensations lorsque Panturle tue le lapin. Giono décrit sa Provence comme il décrit ses personnages: la Provence vit tandis que Panturle et Arsule y font leur chemin. En tant que lecteur, on a les yeux grand ouverts sur ses couleurs, ses changements.

A la fin du livre, il est dit qu’on a reproché à Giono de faire parler un paysan avec un langage qu’il n’aurait pas pu avoir, dû au peu d’éducation de son milieu. Panturle n’aurait peut-être pas pu écrire son histoire ce cette manière, mais il aurait pu la ressentir, la vivre comme cela. Tout ce que décrit Giono tient de l’instinct, et non de la réflexion.

Honnêtement, il faudra que je lise ce livre une deuxième fois, parce que j’ai complètement occulté le début. Les quelques pages explicatives qui suivent le roman me l’ont fait regretter. J’aurais voulu voir dès le début le propos de Giono : un paysan de Provence, dans une Provence mourante.

Et voilà deux autres citations, pour compléter les votres :

« Quand elle a ouvert le lit, le soir, ça a été blanc comme au cœur d’un lys »
« Le haut du ciel est vivant de cet essor régulier des nues. En bas, contre la terre, l’air est immobile ; il est là, autour des collines et des arbres, chaud et lourd comme de la laine humide ».

Pas de note en étoiles pour ce livre-ci.


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Crédit photo http://500px.com/robmutch


Posté par: denis76
Posté le: 02 novembre 2014 à 14:39
Pourquoi pas d'étoiles, Muffin ?

Quand j'ai du mal à noter, ca correspond à un chef d'œuvre que je n'apprécie pas, comme celui-ci, ou comme un Picasso.

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Posté par: Errant2
Posté le: 02 novembre 2014 à 15:16
Merci à tous, je trouve cela fascinant de voir à quel point nous pouvons avoir des impressions si différentes face au même texte!

Vos points de vue m'interpellent et j'ai hâte de recommencer l'expérience.

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Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France


Posté par: Grominou2
Posté le: 03 novembre 2014 à 01:01
C'est vrai Errant, ça me fascine moi aussi à chaque fois!

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Grominou

Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca - http://jai-lu.blogspot.ca


Posté par: Muffin
Posté le: 03 novembre 2014 à 05:46
Message posté par denis76

Pourquoi pas d'étoiles, Muffin ?

Quand j'ai du mal à noter, ca correspond à un chef d'œuvre que je n'apprécie pas, comme celui-ci, ou comme un Picasso.

Parce que je n'ai pas suivi tout le livre, donc je ne pense pas pouvoir le noter. Quand je l'aurai relu, peut-être...

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Crédit photo http://500px.com/robmutch


Posté par: denis76
Posté le: 03 novembre 2014 à 23:49
Oui, des points de vue différents !

Chacun sa sensibilité !

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Posté par: Úrsula Iguarán
Posté le: 05 novembre 2014 à 01:56
Oui, on a l'impression parfois de ne pas avoir lu le même livre!


Il faudra que je relise le début, je suis étonnée que plusieurs (il me semble) aient été perturbés par le langage! Venant du sud, j'y suis peut-être plus familière sans m'en rendre compte..?

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"Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l'air heureux et sa robe n'y était pour rien"


Posté par: Grominou2
Posté le: 05 novembre 2014 à 20:40
Ah c'est sûr qu'il y a plusieurs expressions que je ne connaissais pas, et j'ai parfois dû relire un paragraphe pour bien le comprendre!

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Grominou

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Posté par: denis76
Posté le: 06 novembre 2014 à 01:01
Bon, Martine a aimé, j'en étais sûr ! On attend ta critique, Martine !

Belgique : tu as été à Bruges, j'espère ! (La Venise belge).

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Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 08:25
Message posté par denis76

J'ai fini.
En fait, il y a 149 pages réelles. Le reste est du "brodage" de personnalités autour du livre.

MES IMPRESSIONS.
Roman d'atmosphère, rustique, rural.
La Terre, la "civilisation des paysans", comme dit Giono, est un monde qui va lentement, et le rythme, le scénario du livre est malheureusement lent, à son image.

Le style est "paysan", volontairement, sans doute. Le manque de contextualisation semble aussi une donnée paysanne: les choses sont évidentes pour eux, qui habitent la Provence depuis leur naissance, mais pas pour nous, qui sommes obligés de deviner pour resituer les pièces du puzzle.
Ce livre me fait un peu penser à "Le bruit et la Fureur", où il faut prendre les yeux du fou/débile mental pour comprendre quelque chose.

Je n'ai pas aimé ce livre, bien que j'adore la Terre et les Paysans, qui sont en général très philosophes.




Je ne saisis pas pourquoi le texte ou le langage utilisé est difficile à comprendre pour toi. L'auteur étant français, je pensais qu'au contraire vous seriez avantagé par rapport aux autres.

Peut-être aussi que j'ai oublié certains détails pour ne retenir que ce qui m'a charmé.
Un peu comme dans un accouchement ou avec le temps tu ne conserves que la beauté et la charge d'amour qui en résultent. Peut-être suis-je trop intense?!

En tout cas, pour moi c'est bien loin du style d'un roman comme Le Bruit et la fureur. Un roman qui avait une charge de haine et de hargne, alors que Regain transpire plutôt des sentiments plus doux. Et dans une langue comme des petits bonbons doux et savoureux.

Rien de philosophe comme tu le mentionnes. On décèle surtout une forme d'action et non pas d'analyse et de réaction passive. Une forte volonté de s'accrocher.






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*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais




Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 08:42
Message posté par Errant2

Dès les premières pages, l'écriture m'a frappé; pas de l'argot, pas vraiment du vieux français non plus sauf quelques mots ou expressions. J'ai beau chercher, je ne trouve toujours pas pourquoi, mais je me suis retrouvé comme dans de vieux films avec Jean Gabin! Le rythme est particulier, d'une belle lenteur.Giono excelle à nous faire sentir la nature tel qu'en témoignent ces deux extraits:

L'ombre marche sur la terre comme une bête: l'herbe s'aplatit, les sablonnières fument. L'ombre marche sur des pattes souples comme une bête. La voilà froide et lourde sur les épaules. Pas de bruit. Elle va son voyage. Elle passe. Voilà.
Il y a d'abord un grand peuplier qui s'est mis à leur parler. Puis, ça été le ruisseau des Sauneries qui les a accompagnés bien poliment en se frottant contre leur route, en sifflotant comme une couleuvre apprivoisée; puis, il y a eu le vent du soir qui les a rejoints et qui a fait un bout de chemin avec eux, puis il les a laissés pour de la lavande, puis il est revenu, puis il est reparti avec trois grosses abeilles. Comme ça. Et ça les a amusés.


Mais le procédé est utilisé quasi ad nauseam, ce qui en diminue l'impact; dommage.

Quant à l'histoire en soi c'est très dépouillé, simple, à la limite un peu trop même. J'aurais aimé par exemple que la relation entre Arsule et Panturle soit approfondie, qu'on étoffe la période de solitude de Panturle, que les personnages de la deuxième partie ne soient pas qu'esquissés... Par contre plusieurs thèmes sont habilement suggérés ou soulignés: la terre nourricière, l'énergie exponentielle du couple, la valeur de l'effort, les vertus de l'entraide, etc.

En somme c'est une lecture qui m'a plus dépaysé qu'autre chose. Je suis content de l'avoir fait, mais je ne revisiterai pas cet auteur!





Bien que je ne m'y connais pas trop, mais je peut comprendre le lien que tu fais avec les vieux films de Jean Gabin. Jean Gabin et son timbre de voix si chaud et particulier. Le rêve! Et je l'aurais bien vu faisant la narration du roman. ♥♥♥

Pour en revenir à Giono, c'est exactement comme tu le dis. Il excelle à nous faire sentir la nature. Comme si chaque élément vivant était le temps de quelques lignes un être de chair et de sang vivant et s'exprimant avec les personnages du récit.
À travers les mots, ces éléments sont forgés en image qu'on peut aisément visualiser.

Tout comme toi, je pense que certaines parties du récit auraient pu être plus développées. Mais pas trop par contre, car même si au contraire de toi, je n'ai pas trouvé que le style tannait à la longue, mais je pense que ça aurait pu m'arriver si le livre avait compté une centaine de pages et plus supplémentaires.

Une lecture dépaysante et reposante selon moi. Est-ce que je récidiverais? Probablement, mais pas avant un certain temps.











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*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais




Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 08:54
Message posté par Úrsula Iguarán

Au global, je suis plutôt du même avis que Errant et Denis, et j’ai eu les mêmes impressions :

J’ai bien aimé le style, l’ambiance, même si ce n’était pas très joyeux, mais j’ai eu quand même du plaisir à retrouver les petits vieux de la campagne (y a même un Soubeyran !),
avec leurs habitudes, leurs croyances, leur petite vie qui se borne au voisinage.
La nature, personnage à part entière, est omniprésente dans leur vie.
Par contre j’ai eu du mal avec le thème, je m’attendais à des histoires chantantes du sud de la France (à la Pagnol) ! Il s’agit en fait d’une nouvelle froide et dure et relativement pessimiste. Oui, à la fin ça va mieux, mais quelle noirceur avant d’en arriver là !
Donc au final, je suis plutôt mitigée… le style est là mais le sujet n’est vraiment pas folichon et ne m’a pas vraiment plu





Pour la partie soulignée, on dirait presque un reproche.
L'histoire date tout de même des années trente et c'est vrai qu'à l'époque et encore plus en campagne, les gens devaient être pas mal plus concernés et centrés sur les soucis du quotidien que ce qui se passait autre part dans le pays ou dans le monde. Leur réalité devant être assez difficile pour escamoter pas mal tout autre chose.
Enfin je crois!

Comme je n'ai pas encore eu le bonheur de lire Pagnol, je ne peux pas faire de comparaison. Mais ce que j'en déduis c'est que les histoires de Pagnol sont plus légères et agréables. Assez pour faire du bien à l'âme.

Regain, une histoire plutôt sombre, mais qui ne l'excluons pas, transporte sa petite part de lumière au bout du tunnel noir.
Et puis l'histoire n'étant pas très longue...on arrive vite au bout du tunnel.

Je suis peut-être mauvais juge, je l'avoue. Étant donné que le noir, moi, j'adorrrrrrrrre ça!
Mais un brin de folie de temps à autres ça fait tellement de bien.








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Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 09:00
Message posté par Grominou2



Je crois que tu peux le «remettre» en allant dans ton programme Reader cliquer avec le bouton de droite sur le titre, tu auras le choix dans le menu déroulant. Mais de toutes façons je crois qu'il revient dispo dans un jour ou deux, je vais essayer de l'attraper!



Je n'avais pas vu ta réponse, mais j'ai cherché et trouvé comment le remettre avant son temps.
Mais pour être égale à moi-même, j'ai trouvé le truc trop tard. Heureuse de voir que tu as pu l'attraper.

J'espère juste une chose, me souvenir que ça se fait et comment le faire si j'emprunte de nouveau auprès de la BANQ.
Avec ma super mémoire, tout est à craindre.





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Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 09:07
Message posté par Muffin

Bon je ne lis pas au-dessus, mais j'ai lu 20 pages dans le métro aujourd'hui et le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis dissipée face à cette lecture ! Je crois que le style ne m'intéresse pas trop, et le langage très marqué me semble difficile. Je suis pas.



On dirait que je ne me fais pas à l'idée que vous trouviez difficile le langage. Le style par contre je peux mieux comprendre.

Pour ce qui est de lire ce livre dans le métro, effectivement ça ne doit pas être évident.






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Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 09:14
Message posté par denis76

"Puisque la vie c’est ça. Ça vit, ça meurt, mais ça renaît" Martine.
On sait d'où vient ton pseudo !.... Non, c'est un fun !

En tous cas, belle critique, et tel que je vous connais, je pense anticiper peu d'étoiles pour Muffin, et beaucoup pour Grominou ! On verra, il faudra qu'elles argumentent, comme tu l'as si bien fait !

Si tu n'es pas encore venue avec ton Homme, il faudra que tu découvres, pour écouter les cigales et l'accent chantant de la Provence, sentir les odeurs !

Pas sur la côte, mais dans l'arrière pays, Manosque, le Vaucluse, l'Isle sur la Sorgue, une des petites villes préférées de ma femme, et..... la lavande :



Un très beau cadre pour ta douce, Denis!


Merci pour le compliment, et tu vois bien que tu avais lu ma critique en page 2. Ça me console un peu de voir qu'il n'y a pas que moi qui en oublie des bouts parfois.





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Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 09:17
Message posté par denis76

Waouh ! Atmosphère....Finalement, Martine et toi avez à peu près les mêmes ressentis.

Donc, Martine, et Grominou, venez en France visiter le LUBERON (partie superbe du Vaucluse qui correspond à l'atmosphère de Regain), une des plus belles régions de Provence !

Dommage, nous ne pouvons pas vous héberger par là, vivant au dessus de Paris.



J'aimerais tellement si tu savais. Promis, si je gagne à la loto je te fais signe.





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Posté par: * Ça *
Posté le: 06 novembre 2014 à 09:38
Message posté par Grominou2

Ah oui Denis, c'est sûr que j'aimerais beaucoup un jour visiter cette région!

***attention spoiler*****
*Ça*, excellente critique, j'aurais aimé être aussi éloquente! Par contre moi j'ai bien aimé la fin qui apporte l'espoir d'une renaissance du village et d'une vie moins difficile grâce à l'entraide entre les voisins.
***fin du spoiler*****




Merci Grominou. Tu es trop critique avec toi-même, car je peux tout à fait te retourner le compliment. Ton regard est beaucoup plus affûté que le mien.

Quand j'ai mentionné que j'aurais aimé une finale plus enrobée, je ne voulais pas dire par là que je n'avais pas aimé, mais plutôt que j'aurais voulu une fin plus élaborée. Une fin un peu plus longue et plus détaillée. J'ai trouvé également que le ton était plus sec et moins travaillé dans la deuxième partie du livre. Plus ordinaire quoi!




Message posté par Grominou2

Je vous fait un copié-collé de mon blogue, même s'il me semble que je n'ai pas su trouver les mots adéquats pour exprimer ce que j'ai ressenti...

[
Quelle beauté!

Une histoire d'amour magnifique, amour entre un homme et une femme mais aussi amour de la nature, de la terre. C'est l'histoire de Panturle, qui reste seul dans son village que tous ont quitté. Impossible pour lui d'imaginer vivre ailleurs, il reste là, mais la compagnie d'une femme lui manque!

J'ai adoré la plume de Giono, tellement évocatrice et pourtant dénudée. J'aime sa façon de suggérer plus que de décrire. Comme on est dans le sud de la France, on pense qu'on va se retrouver dans quelque chose de léger à la Pagnol, mais non, il y a un viol qui arrive comme une claque et d'autres scènes difficiles, la nature est âpre et exigeante, il faut être en parfaite harmonie avec elle pour survivre. C'est une vie de misère mais éclairée de petits bonheurs, comme de s'asseoir dans l'herbe après avoir longtemps marché pour déguster un repas de saucisson et de pain frais.

Un roman qui pourrait bien se retrouver dans mon top 3 de l'année!







Comme les perceptions peuvent variées pour une même lecture, même outre le style. C'est sidérant!
Tout comme Ursula, ton ressenti t'amène à comparer à Pagnol. Bon, c'est sûr que n'ayant jamais lu Pagnol, je peux difficilement avoir le même réflexe.
Mais c'est l'essence de l'histoire que tu saisis, et certains détails que pourtant j'ai lu et compris, mais qui ne m'ont pas marqués particulièrement et qui pourtant auraient dû. Je le comprends en te lisant.

Je pense que tu résumes le mieux le style Giono...

Message posté par Grominou2

« ... la plume de Giono, tellement évocatrice et pourtant dénudée. ...sa façon de suggérer plus que de décrire.»






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Posté par: Grominou2
Posté le: 06 novembre 2014 à 12:37
Ah merci *ÇA*! Tu me rassures. En fait je pense que nos deux critiques sont complémentaires.

Et maintenant il faut que tu lises Pagnol!

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Grominou

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Posté par: Muffin
Posté le: 06 novembre 2014 à 14:31
*Ca* : pour ce que tu dis du langage, c'est vraiment marrant parce que je ne pouvais pas m'empêcher de penser au québécois en lisant ce livre... pour moi le langage s'en rapproche beaucoup plus, même si ça n'a pas beaucoup de sens !

Et en effet, lis Pagnol, ça te plaira. Il faudrait que j'en relise un, la dernière fois je crois que c'était en lecture scolaire au collège

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Crédit photo http://500px.com/robmutch


Posté par: denis76
Posté le: 06 novembre 2014 à 22:48
Merci Martine !
Tu n'étais pas loin, en Belgique !

Je trouve que toutes les critiques du forum sont bien écrites, et que chaque point de vue donne vraiment un éclairage différent, selon le vécu propre et la sensibilité de chacun !

C'est vrai que pour moi, ce livre est entre Pagnol et Faulkner :
deux auteurs tellement différents ! Pagnol super fluide, les odeurs, le soleil et l'accent du sud... que Giono nous fait sentir,
Faulkner, "fermé", avec qui il faut se mettre vraiment dans la peau et la vision d'un personnage particulier,
... chez Faulkner dans le cerveau d'un psychotique, et avec Giono dans la tête d'un paysan du sud des années 30!



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Posté par: Grominou2
Posté le: 07 novembre 2014 à 09:36
Je vois ce que tu veux dire, Denis, mais je ne l'ai pas du tout ressenti comme cela. Enfin oui, on voyait les choses du point de vue du paysan, mais le but du roman n'était pas de faire un casse-tête à assembler, selon moi, comme l'était Le Bruit et la Fureur. C'est vrai que par rapport à Pagnol, la lecture de Giono demande tout de même un petit effort à l'occasion.

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Posté par: denis76
Posté le: 07 novembre 2014 à 12:14
Grominou

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Posté par: * Ça *
Posté le: 08 novembre 2014 à 05:33
Message posté par Muffin

*Ca* : pour ce que tu dis du langage, c'est vraiment marrant parce que je ne pouvais pas m'empêcher de penser au québécois en lisant ce livre... pour moi le langage s'en rapproche beaucoup plus, même si ça n'a pas beaucoup de sens !

Et en effet, lis Pagnol, ça te plaira. Il faudrait que j'en relise un, la dernière fois je crois que c'était en lecture scolaire au collège



C'est vraiment amusant.

D'ailleurs, après avoir écris mon message sur le sujet, je m'étais fait la réflexion que peut-être le langage régional était plus près du québécois, et serait dont plus aisé à comprendre pour nous. Sans trop y croire toutefois, mais si tu le penses toi aussi. C'est peut-être pas bête du tout.






   






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Posté par: Grominou2
Posté le: 08 novembre 2014 à 09:07
J'y avais pas pensé, c'est bien possible!

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Grominou

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Posté par: denis76
Posté le: 08 novembre 2014 à 12:07
Je ne suis pas sûr que nos patois soient compréhensibles pour vous, cousins ! Déjà je ne comprends pas le Normand,

Et les créoles de la Réunion doivent parler en Français avec ceux des Antilles !

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Posté par: Errant2
Posté le: 08 novembre 2014 à 14:58
Je ne voudrais absolument pas partir de polémique, mais je crois qu'on exagère un tantinet toute cette question des régionalismes. Vrai que lorsque je rencontre de l'argot parisien je "rame". Et alors? Ça demande un effort mental, et parfois un peu de recherche, pour bien saisir. Et on en ressort grandi. Non?

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Tant qu'on a pas aimé un animal, une partie de l'âme... reste endormie - Anatole France


Posté par: * Ça *
Posté le: 08 novembre 2014 à 15:22


Tu n'as pas entièrement tord, toutefois avec quelques réserves. Exemple banal, moi la première fois que j'ai lu "mater une fille" ou ma "teuf", j'ai cherché pas mal ce que ça voulais dire. Et je crois que si on se met à mentionner les mots "chum" ou "blonde" à haute voix en se promenant à Paris, je suis loin d'être convaincue que les gens vont saisir de quoi on jase.

Sur un autre forum français que je fréquentais, on s'était amusé à écrire un court texte en argot ou en joual, c'est selon. Et comme j'étais la seule québécoise, et bien je ne me suis pas gênée pour en beurrer épais.
Entre autres, je leur leur avais causé de guédille et de guédaille en char sur la "Maine" en écoutant un truc à fond la caisse et autres joyeusetés du genre.





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Posté par: denis76
Posté le: 09 novembre 2014 à 01:54
Martine, je n'ai rien compris dans les deux dernières lignes, bien que je me doute.....

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Posté par: * Ça *
Posté le: 09 novembre 2014 à 16:40


   

Tout est pas évident quand on a à faire avec les patois.





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Posté par: denis76
Posté le: 10 novembre 2014 à 01:51
goutte au nez ? sandwich ?
femme prostituée ou extravagante ?

http://www.adelinc.qc.ca/lexique/g.asp - http://www.adelinc.qc.ca/lexique/g.asp

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Posté par: * Ça *
Posté le: 10 novembre 2014 à 11:07


Toutes ces réponses à la fois sont exactes.

En ce qui me concerne, j'utilisais dans le sens sandwich sur le pouce et femme délurée et sexy.









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Posté par: denis76
Posté le: 10 novembre 2014 à 18:25
Martine

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