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Critiques
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Icône du message Sujet: La Chorale du diable __ Martin MICHAUD Répondre Nouveau sujet
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* Ça *
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Citer * Ça * Réponsebullet Sujet: La Chorale du diable __ Martin MICHAUD
    Envoyé : 10 février 2013 à 10:58

La Chorale du diable     



Auteur Martin Michaud
Les Éditions Goélette                    
Février 2011                         
502 pages                              
ISBN : 978-2-89638-914-8




Distinctions :
- Arthur-Ellis Award 2012
- Prix Saint-Pacôme du roman policier 2011




CRITIQUE

Un drame familial d’une sauvagerie sans nom, ainsi que l’enlèvement d’une jeune fille sur la rue, amènent les enquêteurs responsables de chacune des affaires, à travailler de concert malgré les différents et la vive animosité qui règnent entre eux.
Banal diriez-vous. Mais je vous répondrais, pas tant que ça !

Dès l’abord, le lecteur est plongé dans l’action. Il retrouve un Victor Lessard sérieusement blessé et qui (se) raconte les faits qui l’ont amené dans cette position. On relève le même schéma de présentation pour ce second roman que pour le premier. L’auteur veut capter immédiatement l’attention du lecteur en débutant sur une scène forte. Il en est de même pour le déroulement du récit où il semble très fort d’ailleurs pour multiplier les fausses pistes.

J’ai pas mal de choses à dire sur ce roman. Si pour le premier, l’histoire oscillait entre polar noir et thriller, cette fois-ci Martin Michaud l’a plongée carrément dans le thriller. Tellement que je me suis demandée à la lecture des premières pages, si l’auteur n’avait pas choisi la même voie que P. Senécal, et favorisé la méthode de surenchère gore et sanglante des histoires de son confrère. Genre qui me convient moins avec le temps, je dois dire. Mais dans < La Chorale du diable > le récit bien que touchant des thèmes lourds, évite la montée en violence des thrillers à émotions fortes. Une histoire a plusieurs volets : Secte – Religion – Dieu et diable – Secret – Vatican. Ne vous y trompez pas, malgré tout nous sommes a des lieux d’un Da Vinci clone. Également au menu, pornographie via Internet, kidnapping, pédophilie. Et voilà, la table mise ! Un menu dur et provocateur, mais présenté sans insistance dérangeante, ni redondance.

On retrouve un personnage principal plus présent, plus élaboré, encore plus humain. Même peut-être, un peu trop ?!
Côté face, un Victor Lessard qui a pris un coup de jeune, perdu plusieurs kilos, rafraîchit sa garde-robe, égaré un peu plus sa confiance en lui en même temps que sa maîtresse.
Côté pile, un tempérament plus nerveux et instable, une plongée vers la dépression. Le lecteur apprend par à-coups, le traumatisme vécu durant la jeunesse du personnage. Jeunesse difficile aux répercussions jamais évacuées par l’homme, alors qu’une scène de crime le replonge totalement dans ses souvenirs, au point de perdre pied carrément par moment.
Personnellement sans décrocher, j’ai tout de même eu de la difficulté à totalement sympathiser avec le personnage. Un être trop fragile, qui démontre un grand manque de confiance en lui, qui frise la dépression et enchaîne des périodes limite schizophrénie. Sa très grande vulnérabilité démontrée, peut être fortement dérangeante chez une personne en autorité, d’autant dans ce type de poste. À mon goût le personnage dénote une trop grande fragilité pour pouvoir être rationnel dans le cadre de son travail.
Un autre trait de sa personnalité qui m’a légèrement agacé, son attitude devant chaque femme qu’il regarde comme une conquête potentielle. J’ai trouvé que la situation revenait souvent pour un seul roman. J’avais le goût de lui dire, < on se calme les hormones Ponpon ! >

Si dans ce second livre, on retrouve un personnage principal bien défini, l’auteur n’a pas négligé les personnages secondaires non plus. Ils ont gagné en présence, et certains sont particulièrement attachants. Tel le jeune garçon muet, tout simplement à croquer. Plus pittoresque < _d’aucuns crieraient 'au cliché' probablement_ > pour la grosse Taillon. C’est vrai je l’accorde, la personnalité de l’inspectrice est un peu forcée tout de même. Disons donc 'caricatural', le personnage n’a pas été sans me faire penser au fameux matricule 728 du printemps érable, même si le livre est sorti bien avant.

Ce roman ci est également plus littéraire que le précédent. Les dialogues que se tient Lessard à lui-même manquaient de crédibilité en étant plus ampoulés, moins naturels, et me faisaient décrocher du récit. C’est sûr que quelques belles phrases font bien, même dans un roman policier, mais je considère qu’un polar ne gagne rien à être trop littéraire. Un polar est un polar, et l’emphase ne doit pas être sur la beauté du texte, mais sur la force de l’intrigue et l’originalité du traitement et de l’histoire. En même temps, le texte comportait plus de sacres et dialogues à tendance joualisante, sans abus, et les pointes d’humour étaient plutôt savoureuses par moment. Plusieurs calembours et métaphores dont je ne suis pas arrivée encore, à savoir si ça m’a amusée plus qu’agacée.

Bref, une histoire dense, une atmosphère plus sombre et moins feutrée que dans la première aventure de l’inspecteur. Un récit complexe à plusieurs volets, qui demeure aisé à suivre. Un rythme plus chaotique, plus nerveux, qui devrait plaire d’avantage aux amateurs d’action. De courtes scènes pour les divers protagonistes donnent une cadence rapide et soutenue à l’histoire. Tout comme dans le roman précédent, l’auteur pose les jalons de deux histoires en continu, avec des fils qui prennent diverses directions, des faux semblants, des scènes un peu comme des miroirs déformants, qui détournent l’attention des protagonistes du récit. Ça agit tout aussi bien sur le lecteur d’ailleurs. L’auteur semble y prendre un malin plaisir et vouloir en faire sa marque. Jouer sur plusieurs facettes et tirer les fils un peu à l’image d’un marionnettiste qui ferait danser les personnages d’une pièce en les attirant vers un cul de sac, pour mieux les enligner vers une piste plus fraîche et à l’allure plus prometteuse. Et puis je le dis ici, trop mince et trop facile le détail qui fait douter l’inspecteur sur la culpabilité du père, à mon humble avis. Et j’ai vécu la finale, comme une promesse de changements possibles pour le trop sensible Victor Lessard. Je souhaite fortement ne pas m’être bercée d’illusion. Je verrai bien à la lecture du dernier volet, << Je me souviens >>.

Je crois que je vais à contre-courant en préférant le premier polar de l’auteur à celui-ci. << Il ne faut pas parler dans l’ascenseur >> est un premier polar plus < soft > certes, mais moins convenu.

Tout de même, un excellent roman policier pour cette récidive de Martin Michaud qui vaut bien un   3,5 étoiles.   






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*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais


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Citer Grominou2 Réponsebullet Envoyé : 11 février 2013 à 01:24
Au point de vue de l'intrigue, je crois que j'ai autant aimé l'un que l'autre. C'est l'écriture qui fait que je trouve celui-ci plus réussi. Ce petit côté plus littéraire ne m'a pas dérangée, au contraire!

Comme toi j'ai beaucoup aimé le petit garçon, et la grosse Taillon m'a semblée un peu caricaturale, c'est vrai. Avec Matricule 728, la réalité a dépassé la fiction!   

Tes analyses sont vraiment très fouillées, bravo!
Grominou

Mon blogue de lecture: http://jai-lu.blogspot.ca
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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 13 février 2013 à 11:54

J'avais conservé quelques exemples de ces phrases plus expansives disons. J'aurais voulu poster ici celle qui je crois fut la goutte de trop, soit celle qui parle de mamelle, mais avec mes problèmes d'ordi, je n'ai pas accès à toutes mes données. J'y reviendrai si j'arrive à m'en souvenir.


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