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Ethique à Nicomaque __ ARISTOTE

Imprimé depuis: Guide de la bonne lecture
Categorie: Littérature
Nom du Forum: Critiques
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Sujet: Ethique à Nicomaque __ ARISTOTE
Posté par: denis76
Sujet: Ethique à Nicomaque __ ARISTOTE
Posté le: 21 juin 2017 à 11:41
"Allez, et pensez que du haut de cet ouvrage, vingt-trois siècles vous observent", pour parodier Bonaparte. En effet, cette éthique est toujours d'actualité. Le bien humain a un objectif : le bonheur. Mais pour cela, il faut être vertueux. Aristote présente l'objectif "bonheur" et les moyens d'y arriver en détaillant les points de vue de l'homme vertueux, du "méchant", du juriste, du politique, du plus grand nombre (peuple), du tyran, et même de l'animal.

Bon... Pffff... Même Simone de Beauvoir était assommée par Aristote. Mais, sous une présentation laborieuse due au fait que des notes éparses d'Aristote furent rassemblées, la vue d'ensemble est très intéressante, et ce qui en fait un classique, une oeuvre éternelle. Je ne vais pas reprendre toutes mes "épluchures" (mes notes), il y en aurait pour des heures, et cette critique serait plus longue que ma critique sur "Humain, trop humain". de plus il est difficile, à l'issue de la lecture, de créer un "modèle", c'est à-dire un système-graphique-"patates" qui représenterait la pensée de l'auteur, car il y en a plusieurs. Mais je vais soulever des réflexions, des questions et des contradictions que m'ont inspiré cet ouvrage.

"Le bonheur est indépendant de la fortune". le sens de "fortune" n'est pas indiqué. Cependant, plus loin, il précise qu'un minimum de richesse suffit à l'entretien du corps pour que l'esprit puisse méditer ( penser, se servir de son intelligence et devenir sage ) moyen suprême du bonheur. Ailleurs, il parle aussi de "la bonne fortune" qui serait, selon lui, d'intervention divine.

"Un mort peut-il être bienheureux si ses enfants souffrent ?" questionne t-il. Je vois qu'Aristote, comme ses maîtres Platon et Socrate, croient en l'au-delà, notamment Socrate qui, le verre de ciguë à la main, était tout joyeux de pouvoir vite retrouver Homère afin de converser.

"Le bonheur est définitif". J'ai constaté qu'avec mes élèves éduqués, (et pour moi, ils sont en route vers le bonheur, sauf exception ), il n'y avait que très rarement une déviation caractérielle pour ces élèves-là.

Aristote divise l'être humain en un corps et une âme. Celle-ci à nouveau en une raison / folie ( continence, compréhension, intelligence, sagacité, sagesse ) et des vertus / défauts moraux (générosité, courage tempérance ). Ce pourrait être son modèle de base.

"La vertu consiste à viser le milieu, comme sur une cible, et c'est difficile". Par exemple, " l'aimable" a pour vice par excès la flatterie, et pour vice par défaut le caractère rustre, bilieux, fâcheux.

Dans la traduction Flammarion 2004, j'ai quelques soucis. Le "bien" est-il une valeur morale ou un objet concret ? Malgré tous les retour sur cette notion, je n'ai pas réussi à trancher. D'ailleurs, je me suis fait un petit lexique pour une dizaine de concepts flous.

Le "sexe" à outrance n'est que suggéré, Aristote est assez pudibond là dessus. Il s'agit alors d'intempérance : Temperance "Bones" Brennan ( qui n'arrive pas à "se mettre avec Booth malgré leurs chamailleries de vieux couple ), porte donc bien son prénom (LoL).

Le paragraphe sur la "justice légale" m'a fortement interpellé. Il y a en effet des gens qui, pour moi, sont dans le "gris" et s'enrichissent légalement mais pas vertueusement.

Le cordonnier qui troque cinq paires de chaussures pour une maison avec le maçon m'a bien fait rire. Si ça pouvait être encore comme ça !

"Les appétits freinent le chemin vers la sagesse". Oui, Schopenhauer reprend ce schéma en disant que les pulsions sont un barrage pour être vertueux.

Aristote vante les sacrifices aux dieux. Malheureusement, ils sont encore contemporains mais barbares. Là, évidemment, je ne suis pas d'accord avec Aristote.

"Faire la guerre pour avoir la paix". le courage du soldat est loué. Là encore, Dieu merci, c'est en train d'évoluer.

Pour me rendre compte de ce que c'est qu'un méchant, et certains hommes non vertueux parmi ceux qu'il appelle "le plus grand nombre", je me suis remis dans la peau du fana de vitesse que j'étais. ... Mais je ne vais pas m'étendre là dessus (o).

Voilà.
Platon est bien plus agréable à lire. Schopenhauer est tout aussi ardu avec ses essais de démonstrations géométriques "style Descartes". Chez Nietzsche non plus, ça ne coule pas de source, malgré ses superbes fulgurances ( j'ai un carnet entier de citations de lui ).
Mais on peut dire que le livre d'Aristote est remarquable au moins à deux points de vue :
Un : il est un précurseur.
Deux : son oeuvre-ci me semble aborder les questions philosophiques d'une façon assez exhaustive.

Deux petites remarques sur le titre.
Nicomaque, médecin, était le père d'Aristote.
"Ethique", comme dans "L'éthique" de Spinoza, sont des concepts qui ne sont pas définis.
Pour moi, il s'agit de l'application pratique de la philosophie, dont la société aurait grand besoin.



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