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Critiques
 Le forum du Guide - Critiques de livres : Littérature : Critiques
Icône du message Sujet: Au-delà du mal - Shane STEVENS - Thriller Répondre Nouveau sujet
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* Ça *
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Citer * Ça * Réponsebullet Sujet: Au-delà du mal - Shane STEVENS - Thriller
    Envoyé : 15 août 2010 à 15:03


Éditions Sonatine
2009
Traduit de l’anglais (États Unis) par Clément Baude
Genre littéraire : Thriller                    
759 pages                              
ISBN : 978-2-35584-015-9
Titre original : By Reasons of Insanity
1979


Résumé
Thomas Bishop déjà orphelin de père avait dix ans lorsque sa mère est morte. C’est lui qui l’a tué, découpé et brûlé dans le poêle. Thomas Bishop avait dix ans quand il fut interné. En 1973, soit quinze ans plus tard il s’évade de l’institut psychiatrique dans le but de se venger et de venger son père. Ou plutôt, celui que sa mère désaxée lui a fait entré à coup de fouet dans la tête comme étant son père. Caryl Chessman, condamné et exécuté à la chambre à gaz en tant que violeur récidiviste violent.
Doué d’une intelligence vive et d’une détermination farouche à libérer la société de ces femmes démons, il traverse les États-Unis en laissant sa marque sanglante. Une chasse à l’homme qui se poursuivra sur plusieurs mois, jusqu’au dénouement libérateur.

Mon avis sur le bouquin
- Écriture sans finesse.
- Ici point de page-turner malgré ce qu’en dit l’éditeur.
- Déroutant de prime abord le découpage du récit. Donne le ton d’un compte-rendu journalistique télévisuel. On passe d’un personnage à un autre, et il y en a plusieurs. Et ce, sans coupure marquée. Déstabilisant, mais ce type de présentation n’est nullement dénué d’intérêt. Le lecteur s’adapte facilement au style une fois qu’il est familiarisé avec les divers intervenants du récit. Ça apporte une touche de réalisme certain. Delà probablement la comparaison que l’éditeur fait avec Citizen Kane. En fin de compte, cela donne un peu de saveur à ce récit inutilement long, et qui aurait fortement gagné à perdre du lest en cours de route. Selon moi, une direction littéraire plus sévère n’aurait pas nui.
- De trop longues descriptions et tellement de personnages que ça demande une attention soutenue, car sinon on s’y perd vite.
- Un récit bardé d’incohérences. (En citer quelques-unes en finale.)
- Un psychopathe brillant? Peut-être! Mais un fou complètement à côté de la plaque puis brusquement raisonné et posé dans l’évaluation de ses adversaires. Bref, je n’y crois pas.
- Je ne crois pas plus au personnage du tueur en série qui se prend pour un héros de B.D. et qui pose chaque geste méticuleusement pour faire disparaître toutes preuves de crime. (Réf. p.235) Qu’un fou pareil soit plus réfléchi qu’émotif?! Un tueur en série peu crédible dans la forme. Trop intelligent (quoique ce type de tueur sera réutilisé par maints auteurs) et tellement au fait des pratiques policières alors que de un : il est totalement inculte ou presque, face à un mode de vie en société, de deux : qu’il ne pourrait avoir écouté de série policière donc à caractère violent à l’intérieur de l’asile, au fait de la raison de son internement. Un fou violent qui aurait eu le droit de visionner de telles émissions et suffisamment pour le mettre en confiance du comportement à avoir pour déjouer tous les corps de police du pays.
- Le tueur adore la mortadelle, mais ne dédaigne pas une bouchée sanglante de temps à autre. Porte ouverte pour Hannibal Lecter. Quelques scènes très crues pour qu’on saisisse bien la froideur et la folie du tueur.
- Personnages nullement sympathique. Froids, impersonnels, sans aucune nuance. L’auteur les a tous coulés dans le même moule. Tous les personnages cherchent à tirer profit de la situation au détriment des victimes et n’éveillent aucune émotion chez le lecteur. Tous sauf un, et pourtant le lecteur ne s’y intéresse pas vraiment puisque l’auteur le tient sciemment à l’écart.
- À la moitié du livre, on a une forte impression de tourner en rond. Il aurait sûrement été possible d’élaguer tout ça. Redondant à plusieurs niveaux. On retrouve les mêmes traits de caractère d’un personnage à un autre. Les mêmes faits également qui se répètent pour l’un ou l’autre seul les mots changent. Les mêmes tics dans les personnages et dans le récit lui-même via les tentatives de suspense qui échouent lamentablement à chaque fois. L’auteur créé chez le lecteur une attente face à un personnage qui semble sur le point d’apporter une révélation, d’élucider un fait important, voire vital et puis... Rien. Tout simplement rien. Niet! Pas de suite. Très décevant. Et l’auteur ne s’est pas gêné pour le faire à quelques reprises.
- Les femmes sont tellement traitées comme une sous-classe ou comme du bétail, que c’est à se poser des questions sur l’auteur lui-même.
- C’est assez particulier que Kenton et son compère tous deux journalistes cernent mieux le tueur que tous les psys du pays. Une autre porte ouverte pour les profilers du futur, mais ce n’était pas encore à la mode à l’époque où le roman fut écrit.
- Une présentation assez réaliste de la société moderne. Peut-être un brin cynique.
- La chute est surprenante.
- Il est dit que ce roman fut le précurseur d’un genre littéraire (thriller, polar noir) avec serial killer. On y retrouve également l’antihéros du polar noir et la vision critique de la société. Précurseur du polar noir socio-politique. La version originale ayant parue en 1979, l’auteur a disparu depuis. Était-ce un pseudonyme ? On a que très peu d’informations sur Shane Stevens. Les Éditions Sonatine ont réussi à obtenir les droits de traduction 30 ans après la version originale.
- Un bon point pour ce livre, l’intégration d’un personnage réel, ** Caryl Chessman. En fait, qui fut sûrement le point d’origine du récit. Cet homme est à mon point de vue, l’élément le plus intrigant et intéressant du bouquin. On s’empresse d’aller chercher de l’information sur la toile pour en apprendre un peu plus.




Des incohérences relevées en cours de lecture.
Incohérences dans la présentation des personnages et du récit :
- Comment Spanner (premier policier et le bon jack du récit) peut affirmer que le tueur a nourri le chat (p.297) puisqu’il est mentionné (p.191) qu’il ne restait plus d’eau ni de croquettes pour l’animal dans ses gamelles? Comment pouvait-il savoir que Bishop avait pris soin du chat de sa victime?
- Pourquoi le shérif Oates qui semblait si borné, change tout à coup d’idée sur l’état du tueur? Aucune explication.
- Incohérence en page 365 : massacre sanguinolent sans que le tueur ne récolte une seule petite goutte de sang sur lui, et ce, dans un train en marche.
- En page 425 : Bishop se trimballe douze planches de plus de 2 mètres chacune avec autres bricoles et tout ça, en plein New York. Comment? Sur son dos? Il n’a plus de voiture, même s’il a en main un permis de conduire_ qui d’ailleurs ne lui sert finalement qu’à se faire repérer par les enquêteurs_ donc il est à pied, mais remarquez il y a toujours le métro.

Comment avoir autant à dire sur un livre que je n'ai pas tellement apprécié ?!
Parce que je n'avais lu que d'excellents commentaires à son propos, d'autant que l'un de ces commentaires très développé venait de Norbert Spehner que je suis religieusement dans ces critiques et qui est ma bible référence pour le polar noir. Également parce que j’étais curieuse de tout savoir sur ce roman qui est le précurseur du genre dit-on et que j’ai un intérêt très marqué pour tout ce qui touche au polar noir.




**Note : Caryl Chessman http://fr.wikipedia.org/wiki/Caryl_Chessman
plus d’informations sur la page en anglais http://en.wikipedia.org/wiki/Caryl_Chessman

Caryl Whittier Chessman (né le 27 mai 1921 à Saint-Joseph (Michigan), mort le 2 mai 1960 à la prison d‘État de San Quentin) est un condamné à mort américain qui réussit à attirer l’attention de l’opinion publique sur son propre cas, et plus généralement sur la peine de mort aux États-Unis grâce à plusieurs livres qu'il écrivit en prison en attente de son exécution (qu’il réussit à repousser à plusieurs reprises).


*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

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denis76
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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 16 août 2010 à 12:32
Comme quoi la finesse d'écriture compte pour beaucoup !
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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 23 août 2010 à 05:19

C'est certain Denis. En revanche pour ce bouquin, ce qui en fait un intérêt certain, du moins à mes yeux et probablement à ceux des autres mordus de polar noir, c'est le fait qu'il soit vu comme précurseur du genre. Il faut tenir compte du fait qu'il a été écrit en 1979 et seulement trente années plus tard est venue la traduction.


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