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Tabachnik, Maud 
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L'histoire se passe à Venise en 1575. Le corps d'un enfant, vidé de
son sang, vient d'être trouvé non loin des portes du ghetto juif.
La rumeur d'un crime rituel, attisée par un prédicateur franciscain,
se répand vite et met en pièces la tranquillité de la communauté
juive qui était relativement protégée à Venise. Le tribunal de
l'Inquisition demande qu'une enquête soit faite dans le ghetto et que
les chefs de la communauté leur livre le coupable. Tout porte à
croire que c'est là une occasion pour la ville de se débarrasser des
juifs et de montrer ainsi allégeance au Saint-Siège pour obtenir
d'autres faveurs... Une jeune fille du ghetto, Rachel da Modena, est
bien décidée à faire surgir la vérité et à trouver le véritable
assassin. Seule contre les siens, que son indépendance et sa liberté
de pensée effrayent, elle est appuyée par son amie, la petite fille
du doge Gritti.
Si l'intrigue policière n'est pas vraiment passionnante (le lecteur
se doute vite de l'identité de l'assassin et de ses motivations), j'ai
surtout apprécié le côté historique de l'histoire. Le cadre de
l'histoire : Venise - ville pour laquelle j'ai une véritable
vénération - dans l'effervescence du XVIe siècle et tous les détails sur la vie des juifs dans le ghetto m'ont beaucoup intéressée. J'ai
été très touchée par le personnage de Rachel. C'est un beau portrait
de jeune femme : intelligente, indépendante, rebelle, dans un milieu
qui accepte souvent difficilement un autre rôle pour la femme que
celui d'épouse tranquille et de mère au foyer, limitée aux murs de
son foyer : « J'aime la peinture, la musique, lire les poètes et
regarder autour de moi. Chaque instant, mon cœur s'émerveille des
beautés qui nous entourent. Mon esprit est une éponge qui pour
exister a besoin de se gorger de ces richesses. » (p. 34) Dans
l'atelier de Titien, qu'elle fréquente presque en cachette des siens,
elle a rencontré la comtesse Gritti, la petite fille du doge, qui
l'a prise sous sa protection. Le monde de liberté et de facilité dans
lequel vivent la comtesse et ses amis la fascine. Il semble si
éloigné de la vie qu'elle connaît, faite de rigueur, de traditions,
de codes à respecter et à laquelle elle se sent malgré tout
profondément attachée...
L'auteur propose aussi à travers ce roman une réflexion sur
l'antisémitisme. On sait que Maud Tabachnik en a particulièrement
souffert elle-même, vu que sa famille a été exterminée par les nazis
durant la Seconde Guerre mondiale.
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Anne-Charlotte
(113 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Mystère et Policier
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avant 2001
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